Blogger Widgets

Options binaires: le dernier miroir aux alouettes

85% de profit en 10 minutes net d’impôt et de commissions. Vous en avez rêvé? Des sites internet basés au Royaume-uni, à Malte ou aux îles Vierges vous le proposent depuis deux ou trois ans. Autant dire qu'avec un investissement de 100 euros on peut se retrouver à la tête d'un petit pactole de 50.000 euros en moins d'une semaine...elle n'est pas belle la vie  pour toi le chômeur en fin de droit, toi le surendetté qui est sur le point de se faire saisir ta maison ou tout simplement n'importe lequel d'entre nous qui voudrait arrondir ses fins de mois?

Le principe des options binaires est d'une "simplicité déconcertante"; il faut pronostiquer l'évolution du cours d'une valeur (action, indice boursier, devises etc...) au bout de 10 minutes. Si le pronostique est bon vous retrouvez votre mise plus 85%. Exemple. Le cour de l'or est à 110 dollars à 10h00, je parie 40 euros qu'il cotera à un cours supérieur à 10h10. Si à 10h10 l'or vaut 111 dollars je récupère 74 euros, soit un profit net de 34 euros. Si le cours est à 109 dollars je perds la totalité de ma mise, évidemment ce dernier scénario est rarement abordé dans les pubs de ces plateformes financières.  

Sarkozy et "la France face à la crise": le débriefing

9 longs mois qu'on attendait le retour du Président de la République à la télévision. Autant dire une éternité pour Nicolas Sarkozy. Je ne sais pour qui cette longue attente a été la plus difficile à supporter, ses nombreux fans ou lui-même?

Pour marquer son retour, Nicolas a mis les petits plats dans les grands: finit les émissions de télé avec une déco en carton-pâte et un face à face avec un panel de "Français moyens" incontrôlables. C'est sous les ors de la République que Jean-Pierre Pernaut et Yve Calvi, les heureux journalistes élus pour conduire cette rencontre, ont été reçus.  Quoi de plus logique que de choisir des journalistes non-spécialistes de l'économie pour une interview consacrée au sommet européen sur la crise de la dette!

Les 17% de Montebourg n'iront pas aux urnes

Mission accomplie pour les électeurs de l'aile gauche du parti socialiste et pour les sympathisants de l’extrême gauche (communistes, mélanchonistes, NPA, Verts, etc.). Avec 17,3% de voix pour Montebourg, le candidat à la primaire le plus à gauche, contre seulement 5,7 pour Valls, le candidat le plus à droite, la gauche de la gauche a réussit son pari, déplacer le centre de gravité du PS en l'éloignant du centre. Et maintenant que faire? 
Au premier tour on choisit au second on élimine, a-t-on coutume de dire. Et si on optait plutôt pour un dimanche à la campagne et à la pêche à la ligne tellement Martine Aubry - la fille naturelle de Delors - et François Hollande - le fils spirituel de Delors - sont similaires.
Qui des deux candidats la gauche de la gauche se sent-elle le plus proche? Même si Aubry affiche une posture plus à gauche qu'Hollande, n'hésitant à fustiger la gauche mole, terme qui désigne le centre-gauche et d'une manière pas très élégante le physique un peu rond de son adversaire, peut-elle tromper 440.000 électeurs qui savent pertinemment que sur le fond rien ne les distingue réellement (les deux: ont voté oui à Maastricht, sont favorables au libre échange, sont opposés à une mise sous tutelle des banques etc.)

Dexia: arrogance française et rancœurs belges

La hache de guerre entre la France et la Belgique est déterrée. Le motif? La répartition de l'effort à consentir par les deux pays pour sauver la banque Dexia. En effet la banque franco-belge, fruit du mariage entre le Crédit local de France et le Crédit communal de Belgique, a jeté l'éponge pour cause de crise de liquidité.

2008, crise des subprimes, la banque est l'objet d'un plan de sauvetage qui va couter 6,4 milliards d'euro à la Belgique (3 milliards), à la France (3 milliards) et au Luxembourg (376 millions). Octobre 2011, rebelote avec la crise de la dette des Etats européens mais cette fois-ci l'ambiance a changé, c'est la méfiance réciproque entre Paris et Bruxelles. "Il est clair qu'un élément très sensible et crucial dans les négociations, c'est le partage équitable des charges" a déclaré Yves Leterme. Etrange déclaration du Premier ministre belge, comme si outre-Quiévrain on était persuadé que le partenaire français voulait abusé de son petit voisin pour imposer une solution inéquitable, mais peut-être a-t-il quelques bonnes raisons de faire cette déclaration inamicale. 

L'intox de Libé sur les emprunts toxiques de Dexia

Une récente enquête parue dans Libération consacrée aux emprunts toxiques contractés par des collectivités locales françaises a eu un fort retentissement. Le journal de gauche a, il est vrai, mis tout les atouts de son côté pour en faire un scoop explosif; fichier confidentiel, s'il vous plait, de la banque Dexia et carte de France interactive avec plein de petits boutons désignant "les Baisés" de l’histoire.

Grèce: Les Français aussi égoïstes que les Allemands?

Un sondage paru dans le journal Dimanche Ouest-France du 18 septembre a fait l'effet d'une douche froide chez nos amis europhiles. 68% des Français désapprouveraient l'augmentation de la contribution française au sauvetage de la Grèce. Les Français seraient-ils devenue aussi égoïstes que les Allemands?

Il est vrai que depuis le début de la crise grecque les médias et les politiques français se sont laissés aller à une présentation caricaturale des positions des pays européens. D'un côté les Latins avec en tête de cortège la France - fille ainée de l'église - généreux, solidaires, visionnaires,  qui ont tout compris de la crise mais dépensiers et et de l'autre côté de la rive du Rhin, les Germains, égoïstes, comptables, ne comprenant rien aux subtilités des marchés financiers mais vertueux. Un remake des guerres de religions qui ont ravagés l'Europe.

Adoboli et Kerviel vs Le reste du monde

Ceux qui se souviennent de l'affaire Société générale-Kerviel et qui ont suivi la nouvelle concernant UBS ont surement été frappé par les similitudes qui unis les deux trader accusés d'avoir fait perdre à leur banque des milliards de dollars.
Pour Hollywood l'affaire est entendue, si il ne devait y avoir qu'un seul acteur pour reprendre le rôle au cinéma du natif de Pont-l'Abbé, aucun doute ce serait Tom Cruise. Par contre, je cherche encore la black star pour remplacer Kweku Adobol. Djimon Hounsou? Trop musculeux. Morgan Freeman? Trop vieux mais on peut lui filer le rôle du père de jeune trader. Eddy Murphy? Trop déconneur. Peut être Cuba Gooding, qu'est-ce que vous en pensez? La même bouille ronde et un air de Monsieur-tout-le monde à qui on peut attribuer n'importe quelle profession. Mais revenons à nos moutons.

On ne va pas encore nationaliser les banques!

Le monde marche sur la tête. Après les "riches" qui veulent payer plus d'impôts voilà que des personnalités de droite ou des institutions réputées comme libérales réclament des nationalisations. Et pourquoi pas Pierre Woodman chez les moines trappistes?

Dégradation du Crédit agricole et de la Société générale par Moody's, division par deux des capitalisations boursières des banques françaises, inquiétude des Français concernant leur épargne, opacité des réels engagements des banques  vis à vis des pays à risque, sentiment répandu dans la population que la finance n'est plus au service de l'économie réelle...n'en jeter plus pour que le thème d'une nationalisation des banques revienne sur la table. 

Calme ta joie, toi le gaucho nostalgique de Mitterrand! Il ne s'agit pas de nationalisations massives et définitives comme la France l'a connue en 1981. L'intervention de l'Etat ne concernerait que le secteur financier (les banques et à la limite les compagnies d'assurances) et pour une durée de 3 ou 4 ans maximum (au delà on rejoindrait Cuba et la Corée du Nord! Faut pas déconner). 

L'AMF doit-elle ouvrir une enquête contre Lagarde?

Quelle mouche a donc piqué la directrice générale du FMI pour qu'elle déclare cette semaine que les banques européennes devaient être recapitalisées!
Cette sortie n'est pas passée inaperçue. Elle a été applaudi par les banques anglaises qui ne se sentent nullement visées par cet avertissement et qui comme tout commerçant se réjouit toujours des ennuis rencontrés par ses concurrents. L'incompréhension est la réponse des très polies banquiers centraux européens et des dirigeants politiques de l'UE.

Madame Lagarde a-t-elle voulu montrer au monde entier son indépendance en mordant la main qui l'a nourrie -les pays européens se sont levés comme un seul homme pour porter sa candidature-? Si c'est le cas il y a des manières plus subtiles de le faire, pas besoin de rameuter la presse pour cela.

La Dette: thème officieux de la campagne présidentielle

Fracture sociale, Insécurité, et Pouvoir d'achat. Pas besoin d'être devin pour savoir que le thème de la campagne présidentielle de 2012 sera la Dette (cela mérite une majuscule).
Comment expliquer ce phénomène post-mitterrandien (la force tranquille c'est pas vraiment un thème, au plus un slogan publicitaire pour maison de retraite) donc assez récent où un sujet, certes important, réussi a faire passer dans l'ombre de nombreux autres thèmes non moins importants. Qui choisi le thème officieux des campagnes? Sur quels critères?

Laurence Parisot et la Théorie du complot

Depuis le déclenchement de la crise de la dette en Europe une digue s'est rompue laissant la métastase de la théorie du complot atteindre les plus hautes sphères de la société.

La dernière victime en date est Laurence Parisot qui, dans une interview intitulée Parisot dénonce un complot américain contre l'Europe publiée le 28 août 2011 dans l'excellent Figaro, nous explique que l'été torride -d'un point de vue économique, financier et boursier- que nous avons connu est le résultat d'un complot. Enfin elle ne prononce pas le mot complot, trop populaire et vulgaire, Madame Parisot n'est ni d’extrême gauche ni d’extrême droite et surement pas un pilier de comptoir, elle préfère utiliser le terme d'orchestration. Mais orchestration ou complot c'est du pareil au même, disons que le premier nous renvoie à l'univers de la musique classique (je n'ai aucun doute que Laurence apprécie beaucoup Mozart ou Beethoven) alors que le second est sujet à des jeux de mots douteux comme "grand complot contre petit qu'on plote". 

Euro-bonds: Solution incontournable ou fuite en avant?

Que celui qui n'a pas au moins une solution en tête pour sortir les  Etats européens de la crise de la dette souveraine me jette la première pierre!
Sortir la Grèce de l'euro ou sortir l'Allemagne, faire tourner la planche à billet, détourner un vieil adage, qui ne paie pas ses dettes s'enrichit et ne pas rembourser les emprunts, fusiller avec des balles rouillées les agences de notation, renforcer le Fonds européen de stabilité financière, mettre en place la taxe Tobin etc. Quelle foison d'idées digne du Concours Lépine.

EuroBonds: Roi des solutions

Une piste s'est érigée comme incontournable et fédéralisante -au moins en France- les euro-obligations ou eurobonds en anglais puisque c'est la langue de la finance. Cette place de choix s'explique par le nombre de ses supporters, leurs qualités et leurs positions; l'ensemble de la classe politique (à l’exception du Front national et de quelques souverainistes) avec l'UMP et le communistes réunis pour une cause sacrée comme en 40, nos chers économistes, les médias et le gotha des affaires (enfin surtout ceux de la banque et pour cause...). La faiblesse des solutions alternatives ou complémentaires a aussi favorisé cette consécration. Expulser un PIIGS avec autant de délicatesse qu'on embarque sans-papier malien dans un charter n'empirerait-il pas les choses? Faire tourner la planche à billet et ainsi relancer l'inflation toucherait les plus modestes de Européens, le Fonds de stabilité financières ou de son successeur ressemblent de plus en plus à un puits sans fonds, enfin la taxe Tobin devrait recevoir l'aval de Londres pour être lancée et comme elle ne pourrait être mondiale pour est efficiente son fruit serait à partager avec le Mali (encore eux!). Il y a plus malheureux sur Terre que les Grecs et les Irlandais.

C dans l'air a du plomb dans l'aile

Il était une fois une jolie émission de télévision comme seul le service public pouvait en proposer. 
Le principe était simple; expliquer au grand public les tenants et les aboutissants d'un sujet d'actualité brulant en faisant appel aux meilleurs experts qu'on pouvait trouver au quatre coins de la France, et si besoin était en faisant venir un étranger francophone et francophile. Cerise sur le gâteux (désolé je l'adore celle-là) aucun des experts convoqués n'avait la même opinion sur le sujet traité, de manière à ce que le téléspectateur puisse se forger la sienne sans qu'on la lui impose. Cette bande de joyeux drilles étaient arbitrés par un bon journaliste au physique bonhomme, le susnommé (encore désolé, promis c'est la dernière) Yves Calvi, avec lequel le Français "d'en bas" pouvait facilement se reconnaitre (pas comme avec un adonis dans le genre Delahousse). La déco minimaliste et l'absence de public favorisaient  la concentration du téléspectateur sur les bonnes paroles prodiguées par les intervenants. Le seul parasitage toléré était les questions, toujours pertinentes, posées par des téléspectateurs via sms ou internet.

Députés de l'étranger: Victoire acquise d'avance pour l'UMP?

Offrir la possibilité aux Français installés à l'étranger d'élire leurs représentants à l'Assemblée nationale est un vieux serpent de mer. François Mitterrand l’avait inscrit dans ses 110 propositions pour la France lors de l’élection présidentielle de 1981, Nicolas Sarkozy l'avait lui aussi promis lors de celle de 2007, mais le président actuel a tenu parole. 
11 députés sur 577 vont donc être désignés par ces Français vivant hors de France. Si petit soit ce nombre, cette nouveauté a suscité cependant quelques critiques de la part de la gauche en générale, des petits partis politiques en particuliers et assez peu du parti socialiste qui, malgré un réflexe pavlovien anti-sarkozy de pure forme, sait qu'il y trouve son compte et son intérêt comme je vais le montrer plus loin.

Quatre griefs animent ceux qui s’élèvent contre cette réforme. Celle-ci serait illégitime, le mode de scrutin serait inadapté, l'organisation couteuse et enfin le découpage des circonscriptions serait tout simplement du charcutage électoral.

Les intellectuels faussaires: 14 refus d'éditeurs !

J'essaie de faire vivre un blog consacré à l'économie, la finance et la politique, trois domaines où j'ai la prétention d'avoir quelques connaissances. Si aujourd'hui j'ai décidé de sortir de mon univers de prédilection c'est pour vous parlez d'un livre que j'ai lu et que j'ai beaucoup aimé.
Les intellectuels faussaires du géopolitologue Pascal Boniface y dénonce la falsification intentionnelle de la vérité concernant les grandes questions géopolitiques de la planète par des intellectuels aficionados des grands médias français qui ainsi tentent d'imposer leurs opinions au grand public. Nul doute que cet ouvrage fera date et qu'il marquera les esprits bien au-delà de la querelle de chapelle entre "experts" du Proche et du Moyen-Orient.
J'espère aussi qu'il fera des émules dans d'autres domaines comme l'économie, les questions sociales ou la science où d'autres faussaires sévissent.

Restructuration de la dette grecque: Pourquoi la France et l'Allemagne sont aux antipodes

A. Merkel, G. Papandréou et N. Sarkozy
En échange d'un prêt de 110 milliards d'euros accordé en mai 2010 (80 milliards de la zone euro et 30 du FMI), Athènes s'était engagée à appliquer un plan de rigueur draconien pour réduire son déficit public. Le plan se décomposait en trois parties: baisse des dépenses publiques, augmentation des impôts et privatisations.

Les salaires ont baissés, les pensions de retraite ont été gelées, la tva a fortement crue mais les plus grandes fortunes échappent toujours au fisc, la très riche église orthodoxe est toujours exemptée d'impôts et les capitaux fuient le pays ce qui, au passage, affaiblit les banques grecques (38 milliards auraient été placé en Suisse ces dix-huit mois selon le ministère des finances grecs). En somme le peuple "d'en bas" subit de plus en plus fortement la crise, les plus riches s'en sortent mieux. Le pays ayant connu sa pire récession en 2010 avec une baisse du PIB de 4,2%, l'état va voir sa dette culminer à 150% du PIB en 2011. 

Crise de la zone euro: 4 options mais aucune solution

Les trois pastoureaux de Fátima
La zone euro est en crise aujourd'hui parce que certains états ont accumulé des dettes tellement importantes que les marchés n'acceptent de les financer qu'à des taux usuraires. Ces états, nous les connaissons tous; Grèce, Irlande, Portugal, mais la liste n'est pas close et peut s'allonger du jour au lendemain.
Face à la gravité de la situation, les dirigeants européens et le Fond monétaire international ont mis en place des dispositifs d'urgence (prêts bilatéraux, fonds de stabilisation européen, prêt du FMI, achat de bon du trésor par la banque centrale européenne...). Ces différentes actions ont permis de sauver les trois états de la faillite immédiate et d'éviter une contagion au reste du continent. Mais rien n'est résolu sur le long terme.
Les très récentes mauvaises nouvelles venant d’Athènes font croire à certains que la solution mise en place par l'UE et le FMI n'a peut-être été qu'une rustine. La Grèce ne parvient pas à redresser sa situation financière assez rapidement, les privatisations piétinent et le déficit budgétaire ne diminue pas assez rapidement. Est-ce le moment de passer à un autre scénario?

Les Allemands sont-ils des fainéants?

Deux inconnues à la fête de la bière à Munich
Mi-juin, lors d'une réunion politique de son parti dans une petite ville allemande, la chancelière Angela Merkel déclarait: "il faudrait que dans des pays comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal, on ne parte pas à la retraite plus tôt qu'en Allemagne, que tous fassent un peu les mêmes efforts, c'est important". Petite réunion, petite ville, petite  phrase, mais gros effet, pas seulement dans les trois premiers pays cités mais aussi chez ceux qui pourraient se sentir visés comme la France ou l'Italie. Solidarité latine oblige ou égo froissé.

Un tel affront pour la France ne pouvait pas rester sans réponse, mais comme Angela n'avait pas désigné nommément Paris, ni le président ni le gouvernement ne pouvait relever le gant, l'image du couple franco-allemand solidaire et moteur de l'Europe en aurait pris un sérieux coup mais pire, cela aurait laisser entendre que la France avait un problème avec son système de retraite alors qu'on venait juste de nous vendre une réforme douloureuse de l’assurance vieillesse qui doit assurer, selon ses auteurs, son financement pour les vingt ans à venir. C'est Patrick Artus, chef économiste de la banque Natixis, qui va faire le job de porte-flingue avec une étude comparative Allemagne vs pays latins & Grèce. Son employeur ayant bénéficié du plan de sauvetage des banques financé par l'état français, ce n'est qu'un juste retour d’ascenseur.

Pourquoi François Hollande va gagner en 2012

Les déboires new-yorkais de Dominique Strauss-Khan, candidat putatif du PS, semblent avoir ouvert une ère d'incertitude pour les primaires socialistes et donc pour l'issue de la prochaine élection présidentielle.  En fait ce n'est qu'une apparence, il n'en est rien, car la nature ayant horreur du vide un nouveau champion s'est imposé rue de Solférino: François Hollande. Le député de la Corrèze sera le candidat du PS, se qualifiera pour le second tour et battra sans coup férir Nicolas Sarkozy, si celui-ci arrive à se qualifier au premier tour.

La dynamique de l'investiture au bénéfice du favori

Si François Mitterand s'impose comme le candidat du PS à l’élection présidentielle de 1981, bien que les Français de gauche comme de droite, lui préfèrent Michel Rocard, c'est parce qu'il contrôle l'appareil du parti.
Les temps ont bien changé, aujourd'hui les militants et les sympathisants de gauche ont les yeux rivés sur les sondages, la première préoccupation des sympathisants de gauche n'est ni le chômage, ni la crise économique, ni l'insécurité (et cela ne le sera jamais), ni les retraites, ni le pouvoir d'achat, c'est battre Nicolas Sarkozy. Pour atteindre cet objectif le choix se portera donc sur celui qui a le plus de chance de battre le président actuel au deuxième tour de la présidentielle. Selon les derniers sondage Hollande l’emporterait face à Sarkozy avec 62% des voix quand Aubry ne fait "que" 59%. Cette "dictature" des sondages a profité à Ségolène Royale et à DSK, cela profitera à François Hollande aujourd'hui.

les 30 engagements pour le changement du PS: du vague et de l'incantation

Le projet socialiste pour l'élection présidentielle de 2012 a été adopté samedi 28 mai à l'unanimité, lors d'un vote à main levée, par les délégués de la convention réunie à Paris par le parti de Martine Aubry. Etonnant de voir un parti qui se déchire depuis 15 ans entre des rivalités personnelles et des courants  politiques antagonistes arriver à l'unanimité sur un texte. On se dit alors que ce texte doit vraiment être un ragout où toutes les tendance du PS ont mis quelques ingrédients au prorata de leur poids dans le parti.

Adopter un projet avant même d'avoir désigné son candidat c'est mettre la charrue avant les bœufs et cela montre que la primaire n'est pas adaptée à un parti politique qui privilégie les idées sur le chef.  Les primaires socialistes sont donc bien, comme certains le redoutaient, un concours de beauté. Hollande, qui s'est mis au régime et qui a perdu quelques kilos, l'a bien compris.
Si on pouvait résumer le projet socialiste pour 2012 en trois expressions: réinventer la roue, toujours plus de bureaucratie et dénie de réalité politique et économique!

Le Ps réinvente la roue à maintes reprises en proposant des solutions soit qui existent déjà, comme une banque publique pour soutenir les PME innovantes (point 1), soit qui ont échoué comme les emplois jeunes (point 4)
Avec le Ps c'est la bureaucratie qui progresse y compris au niveau européen avec une communauté européenne des énergies (point 10)

Lagarde au FMI: chronique d'une mise à mort annoncée

On entend souvent dire que quand on fait appel à une femme pour une fonction à haute responsabilité c'est le signe que la situation est désespérée. Christine Lagarde, qui a de fortes chances de prendre dans quelques jours la succession de Dominique Strauss-Khan à la tête du Fonds monétaire international, va peut-être confirmer cette règle. Rassurez-vous, son destin sera surement moins tragique que celui de Jeanne d'Arc.
  
Oui, la situation de quelques pays européens est désespérée, car ni le président Sarkozy ni DSK n'ont, comme tous les deux et leurs admirateurs le claironnent, sauvé l'Europe et l'euro (voir un de mes précédents articles: Le bilan contestable du docteur DSK au FMI). Au mieux, ils ont gagnés du temps en accordant un sursit à la Grèce, au Portugal, à l'Irlande et quelques autres. Au pire, ils auront contribué à appauvrir le reste des pays européens qui ont prêté de gros montants à des pays qui ne les rembourseront peut-être jamais.

Un timing cruel et injuste, mais le monde est injuste
 
Classiquement, les interventions du FMI se déroulent en trois temps;
1- Une mise à disposition d'argent frais qui sauve le pays d'une situation de cessation de paiement, c'était le rôle favori de DSK qui aimait  convoquer la presse et poser, en compagnie des grands dirigeants politiques, devant les photographes.
2- L'application des prescriptions d'économistes Washingtoniens (baisse des salaires et des retraites, dégraissage dans la fonction publique, augmentation des prix et des impôts, privatisations etc.), c'est très désagréable. Le patron du FMI envoie généralement ses sbires  pour faire ce sale boulot et les dirigeants politiques du pays concerné jurent leurs grands dieux devant les électeurs qu'ils n'ont pas le choix de dire non.
3- Enfin les sanctions en cas résultats insuffisants,c'est le supplice, mais généralement on en arrive pas à ce point entre gens de bonne compagnie.

Puerta del Sol: Le choc des générations?

Depuis deux semaines des milliers de jeunes Espagnols, se faisant appeler "Los Indignados" ("les indignés" en français, c'est facile l'espagnol!), occupent la Puerta del Sol, place située au cœur de la ville de Madrid et haut lieu symbolique puisque c'est le kilomètre zéro, le point à partir duquel sont calculés les distances entre les villes du pays. C'est aussi le point de départ d'un mouvement qui touche maintenant le pays tout entier et qui s'étend même à quelques capitales européennes comme Paris, Berlin ou même Prague!
Jusqu'à aujourd'hui, la presse avait assez peu parlé de ce mouvement, surement était-elle trop occupée avec le DSKgate, peut être aussi qu'il est plus facile de cogner sur Ben Ali ou Khadafi que sur le sympathique et si consensuel Zapatero.
l'Espagne de José-Luis n'est ni la Tunisie ni la Libye. Elle est bien plus riche que la première et les droits de l'homme y sont bien plus respectés qu'au pays du guide suprême. Et pourtant, les revendications des jeunes espagnols et celles de la "rue arabe" sont présentées par les médias comme assez semblables. Mais n'est-ce pas qu'une apparence renforcée par l'analogie qu'on peut faire entre  la place madrilène et la place Tahir au Caire?

Le bilan contestable du Docteur DSK au FMI

Autant la culpabilité de Dominique Strauss-Khan dans l'affaire de la chambre d'hôtel du Sofitel et son comportement vis à vis des femmes font débat, autant son bilan à la tête du FMI semble faire l'unanimité, si on excepte quelques troublions comme Mélanchon. Il y a comme une présomption de bonne gestion et une odeur de nécrologie dans l’éloge panégyrique de l'actions de DSK au FMI qu'on nous sert chaque matin dans la presse. Au mieux cela fait naitre un malaise et au pire éveille la suspicion.
Mon intention n'est pas de "frapper un homme à terre" - je fais le distinguo entre son action à la tête du FMI et ses démêlés judiciaires comme personne privée - je m'interroge plutôt sur ce consensus médiatique qui fait ressembler des articles de presse de grands journaux et magazines à de vulgaires publi-reportages rédigés par un spin doctor. En effet, quelque que soit le journal, le style et la structure des articles sont les mêmes, le fonds aussi à quelques nuance près, là où un journal de droite soulignera la "pensée commune" avec le président Sarkozy, celui de gauche mettra l'accent sur la coloration keynésienne de l'action Strauss-Khanienne, mais tous ont en commun de ne parler que des réussites supposées et des chantiers non terminés que "notre sauveur aurait pu accomplir, si il n'avait été stoppé dans son élan par les accusations d'une femme de ménage immigrée guinéenne et mère célibataire de surcroit". On nous assène des "vérités" qui ressemblent fort à des slogans, il n'y a pas de place à la critique. Comme Jean Bothorel, je crois que "le consensus c'est l'aliénation joyeuse".

DSK : Ne pas sombrer avec lui

Dominique Strauss-Khan est mort. Politiquement s’entend, bien sure. Quelque que soit l'issue du long procès qui l'attend, le sort public de l'ancien directeur du FMI et ex-futur-président de la république est scellé. Même reconnu innocent, il gardera à jamais la réputation d'un malade sexuel. Les vannes se sont ouvertes et les témoignages vrais ou inventés de femmes contre lui vont d’accumuler, la paroles libérée appelle à la paroles libérée.  

L’après-DSK a donc commencé un dimanche matin de mai et cela aucun dirigeant socialiste ne l'avouera en public; on ne frappe pas un homme à terre, et surtout, il y a le sacro-saint principe de la présomption d’innocence.

Le problème, qu'ont a gérer les politiques de droite - y compris l’extrême droite-  comme de gauche, est soit de ne pas perdre trop de plumes dans cette histoire de viol soit d'engranger un maximum de points.

L'Union européenne doit-elle renégocier le plan de sauvetage de l'Irlande?

Septembre 2008, l'Irlande décide unilatéralement et sans en avertir ses partenaires de l'Union européenne, la mise en place d'une garantie de deux ans pour six de ses grandes banques nationales afin de protéger son système bancaire de la crise financièrement et bancaire qui secoue la planète. Colère des autres capitales européennes, en particulier Londres et Berlin, qui jugent cette initiative discriminante pour les banques non -irlandaises. Finalement Dublin élargira quelques semaines plus tard sa protection à quelques banques étrangères opérant sur son territoire.
Cette mesure a bien fonctionné..même trop bien, car finalement l'état irlandais a hérité d'une montagne de pertes bancaires et a nationalisé ses grandes banques qui sinon auraient fait faillite. Résultat: le déficit public explose à 32% du PIB en 2010 (à comparé à 7% pour la même année pour la France). Rien que le coût de sauvetage de l'Anglo Irish Bank se monte à 34 milliards d'euros soit 15% du PIB irlandais. En trois ans la dette publique irlandaise est passée de 25% du PIB, l'un des plus faible d'Europe, à 98% du PIB en 2010.

Agences de notation: les derniers boucs émissaires

Encore un article sur les agences de notation! Pas de panique les amis, je ne vais pas vous assommer avec un énième papier sur les pas-beaux-méchants-de-financiers-qui-sont-seuls-responsables-de-tous-nos-malheurs.
Mon propos ici n'est pas de vouer aux gémonies ces "travailleurs de la finance" mais d'expliquer calmement le fonctionnement et les dysfonctionnements de ce métier ainsi que son utilité  (j'imagine que certains d'entre vous sont déjà en train de tomber de l'armoire en lisant ces lignes!) dans le système capitaliste tel qu'il a évolué ces 20 dernières années et qui règne sur plus de 99% de l'humanité. En voiture Simone pour un grand tour sur une route pavée de vérités qui dérangent et où les fausses solutions n'ont pas leur place!

Qu'est-ce qu'une agence de notation?

Le terme "agence de notation" reprit régulièrement par les média est un terme générique qui peut s'appliquer à de nombreux domaines avec des objectifs louables comme le développement durable (quelles sont les entreprises qui respect Dame nature) ou la responsabilité sociale (pour distinguer les fabricants de chaussures de sport qui ne font pas bosser des "petites n'enfants" indonésiens qui vont plus à l'école). Ici nous allons focaliser notre attention sur un type particulier d'agences - les agences de notations financières - que nos amis Anglo-saxons nomment avec justesse et précision; "credit rating agency" car il s'agit de juger de la solvabilité (capacité à rembourser un emprunt)  d'un agent économique. Trois agences détiennent un quasi monopole sur ce marché;  Moody's, Standard and Poor's et Fitchratings.

Pourquoi les pauvres ne votent-ils pas à gauche?... Peut-être une question de bon sens!

"Pourquoi les ouvriers ne votent-ils gauche?", "Pourquoi les pauvres snobent-ils la gauche" ou "Pourquoi les classes populaires votent-elles à droite?". La grande question que posent les journalistes aux dirigeants politiques de gauche et que la gauche se pose à elle-même (ou feint de le faire) et qui revient en boucle (le dernier épisode étant l'interview de Mélenchon par Morand sur Europe 1) traduit un profond malaise plus particulièrement au parti socialiste - parti qui aspire à gouverner - qui ne peut ne passer d'un soutient des classes populaires pour revenir  au pouvoir.

N'a-t-on jamais entendu un politique de l'U.M.P. se demander pourquoi les bobos - Bourgeois-bohème - des grandes villes ne votaient-ils pas pour la droite? N'a-t-on jamais entendu un des Le Pen se plaindre qu'un pays comme la France, composé en majorité d'une population de race blanche, ne les ait jamais porté au pouvoir?

Référendum en Islande: Le retour

Les nonistes  au référendum français sur le traité pour la constitution européenne de 2005 en ont rêvé Olafur Ragnar Grimsson, le président islandais, l'a fait. Les Islandais seront appelés de nouveau à se prononcer sur l'accord voté par leur parlement pour mettre fin au conflit qui les oppose au Royaume-Uni et aux Pays-Bas concernant l'indemnisation des clients de la banque islandaise ICESAVE qui a fait faillite en 2008. Un an après avoir rejeté par une très large majorité de 93% le premier compromis trouvé entre les trois états.
Pourtant tout avait bien commencé pour le gouvernement islandais et le compromis était né sous une bonne étoile; les nouvelles conditions financières de l'accord étaient bien plus favorables que celles négociées un an plus tôt (comme je l'ai expliqué dans un récent article "Faillites bancaires: la dernière saga islandaise enfin traduite en français"), le texte venait d'être approuvé par une confortable majorité au parlement de 70% (le précédent texte avait tout juste recueilli 51% de oui) et il avait le soutient de 57% de la population d'après un récent sondage.

Faillites bancaires: la dernière saga islandaise enfin traduite en français

12.450 euros, c'est la montant que devra rembourser chaque habitant  de l'île de glace (enfants, vieillards et Jóhanna Vala Jónsdóttir, Miss Islande 2007, que vous voyez sur la photo ci-contre et qui pour l'occasion me sert d'accroche visuel, compris) aux gouvernements britannique et néerlandais pour mettre fin au différent qui les oppose concernant la faillite de la banque Icesave. L'accord a été validé le 31 décembre 2010 par le parlement islandais (pour tuer les préparations du réveillon du nouvel an il n'y a pas mieux!) mais pas encore entériné. Mais comme le Batave et la Perfide Albion sont magnanimes, nos amis vikings bénéficient d'un étalement jusqu'en 2024 pour payer la jolie somme de 3,9 milliards d'euros ou 40% du PIB si c'est plus parlant.

Injuste, immoral, indécent, irréaliste, cruel, etc. voilà les mots qui  reviennent régulièrement lorsque l'on discute de ce sujet, les réactions sont d'autant plus véhémentes qu'il existe toujours en France un petit fond d'anglophobie et une inclinaison naturelle à défendre "le petit contre le gros" quelque soit la répartition des torts. Pourtant je vais vous proposer d'aller un peu plus loin que ces premières réactions outragées, en vous narrant comment les Islandais, qui il n'y a si longtemps avait le PIB par habitant le plus élevé de la planète et un taux de chômage ridiculement bas, se sont retrouvés dans un sacré pétrin et pourquoi  au final leur gouvernement accepte de payer.
Dans cet article je vais vous parler plus particulièrement des mésaventures de ICESAVE, la succursale de la banque Landsbanki, qui a été au cœur du conflit anlgo-hollando-islandais. Deux autres grands établissements, Glitnir et Kaupthing ont aussi fait défaut mais les montants en jeux étaient bien moindre.

L'Estonie rejoint l'Euro: the show must go on !

Le premier janvier 2011 l’Estonie est devenue le 17ème pays à rejoindre la zone euro à un moment où certains mettent en doute l’intérêt d'une adhésion à la monnaie européenne et discutent du risque d'éclatement de la zone monétaire européenne.

En moins d'un siècle, l'Estonie aura connu une histoire monétaire  mouvementée, à l'instar de son histoire politique, avec six devises officielles: le rouble impérial russe (jusqu'à la fin de la première Guerre mondiale), le mark estonien (de 1918 à 1928), la première couronne estonienne (de 1928 à 1940), le rouble soviétique (de 1940 à 1992), la deuxième couronne estonienne (1992 à 2010) et aujourd'hui l'euro (pour combien de temps? l'histoire nous le dira).
Le Tigre balte est, à la fois, le dernier pays à adopter la monnaie commune à ce jour et surement avant longtemps (les prochaines candidats, Lettonie et Lituanie, ont pour objectif 2014 alors qu'aune date n'est prévue pour la Pologne, la Hongrie ou la République tchèque) et  la première ex-république soviétique à le faire.
Les Estoniens sont-il devenus fous? Quelles sont donc les motivations et les raisons qui ont conduit à  une décision que beaucoup jugent  inopportune voir suicidaire?

blogger